Tutorial : Tableau de Sable, par Nicolas

Vous avez sous les yeux mon premier tutorial (ce sera surement aussi le dernier puisque je ne me connais pas d’autres compétences artistiques XD). Il traite sur la création de A à Z d’un « tableau de sable »…
Mais qu’est-ce donc ? Tableau de sable ?
Ne soyez pas surpris ! Certains d’entre vous connaissent d’ailleurs peut être le procédé…mais ne vous imaginez pas qu’on applique le sable avec un pinceau ! (quoique…).
Le principe repose sur le détournement d’un matériau utilisé pour faire les abat-jours des lampes ^^ ! Ce support qui va nous servir de « feuille » s’appelle le polyphane. Ce matériau est une sorte d’autocollant : une couche jetable et une seconde plus épaisse qui colle.

Il y a ainsi 3 grandes parties que je détaillerai juste après :
• Le dessin sur la couche jetable
• Le découpage en suivant les traits du dessin
• L’application du sable

Mise en garde : lisez tout le tuto avant de vous lancer ! Cela peut conditionner le choix du modèle ; )

 

Le matériel


Vous l’avez compris, on va travailler sur du polyphane avec du sable, il est aussi question de dessiner et j’ai parlé de découpage…dans la tête vous avez polyphane + sable + crayon + ciseaux…Et bien c’est presque bon ! Remplacez la paire de ciseaux par un cutter-stylo (je n’ai pas trouvé d’autre mot!) et vous êtes parés !

Une petite vue d’ensemble du matos pour la première partie :


Comme vous le voyez sur la photo le polyphane est une feuille quadrillée…ça peut servir pour ceux qui dessinent directement dessus, hein !
Pour ceux qui dessinent très bien et qui n’ont pas besoin de modèle, faites votre dessin tout comme il faut et RDV à la deuxième partie !

 

Le "dessin" grace au papier carbone

 

Pour nous qui ne savons pas dessiner, nous avons un peu de bricolage devant nous ! Rien de bien méchant rassurez vous ^^ ! D’ailleurs si vous ne savez vraiment pas dessiner, vous connaissez peut être le papier calque ?! Et bien voici sa petite sœur : le papier carbone ! Elle pardonne moins que son frère car on ne voit pas le rendu pendant qu’on repasse le dessin, et si on soulève sans précaution, c’est trop tard…mais elle est plus fidèle car elle ne rend pas l'envers du modèle.
Comment utiliser du papier-carbone pour obtenir le dessin de votre modèle ?
Placer la ou les feuilles de carbone sur celle de polyphane et par-dessus ces deux là, rajoutez votre modèle.
Surtout, maintenez bien le modèle à la feuille de polyphane pendant toute l’opération du dessin et assurez vous que les feuilles de papier-carbone recouvrent bien la surface de l'ensemble du projet. Si vous avez suivi, vous avez de bas en haut : 1) polyphane 2) papier carbone 3)feuille du modèle .
Sur la photo du matos j’avais mis des trombones, mais j’ai eu tord…il faut plutôt opter pour du scotch afin de fixer fermement le modèle au polyphane, il y a moins de risque que les deux ne bougent relativement entre eux.


Voilà ! Vous la reconnaissez ? C’est…euh ! C’est écrit Maya Natsume sur le modèle donc on fera confiance hein ! C’est un personnage de Tenjo Tenge mais je ne peux pas vous en dire plus je ne l’ai ni lu ni vu. L’auteur est Oh! Great.
Une fois que vous vous êtes assurez de la cohésion du tout (j'ai l'air d'insister mais c'est assez important) vous pouvez commencer à repasser le modèle au crayon en appuyant modérément. Si vous n’appuyez pas assez vous aurez des surprises en retirant le modèle : il y aura des parties à peine visible sur le polyphane ! Si vous appuyez trop ? Vous vous fatiguerez ! Faites des petits testes pour faire connaissance avec le papier carbone.
Vous remarquerez la feuille de papier carbone(coin haut-gauche de la photo), celle en bleu qui est au format A4…mais le modèle est bien trop grand ! Il suffit de faire glisser la feuille de PC entre les deux autres aux endroits où vous voulez dessiner !

Surtout n’oubliez pas de recopier une zone ! Quand vous enlèverez le modèle, il sera difficile de le remettre pile poile comme avant. Personnellement, je repassais le dessin avec un critérium, et en regardant la modèle sur le côté, on aperçoit les régions manquées. En effet, la mine de critérium dépose du carbone là où elle est passée, c'est le principe du crayon à papier, or le carbone brille légérement quand on l'observe sur la tranche et suivant le papier. Cela permet de repérer assez facilement les zones qui ont pu vous échapper.

Ça y est ? Moi aussi ! Si vous êtes sur de vous, vous pouvez enlever le modèle ! Voilà ce que ça donne pour moi :


Profitez dès maintenant pour revérifier la correspondance entre le modèle et la copie sur polyphane…on n’est jamais à l’abri d’un oubli !


Le découpage

Vous avez vu sur la première photo ce fameux cutter-stylo en jaune avec un capuchon ? Et bien saisissez vous du votre et serrez autour votre tête un bandeau de combat car l’étape qui vient est trés rude et la plus déterminante pour votre tableau de sable (au même titre que l'étape 1 et 3 !). J’exagère volontairement, mais la précision de votre tableau dépend de la finesse de votre découpage.
Comme cette étape est très importante, je vais vous faire un petit schéma, car dans le dessin, la notion que j’appelle le « double trait » n’existe pas vraiment, alors que pour le tableau de sable si !

Mais c’est quoi ça, le double trait ? Pas trop vite regardez le schéma !




Est-ce que ce joli schéma fait avec paint vous convient ? Il y a plusieurs choses importantes à remarquer :
Vous avez vu le trait épais de gauche ? Dans le tableau de sable, si vous avez l’intention de lui donner cette même épaisseur (et puis de lui donner une couleur propre) il faut découper à gauche et à droite ! Pas si facile ! Surtout quand on veut de la précision ! Alors que l’autre trait (celui un peu courbe sur la droite) ne sert qu’à partager deux surfaces de deux couleurs différentes, il n'a pas d'épaisseur propre ! C’est beaucoup moins fatig...gênant !
Cet exemple simple résume bien la problématique : le découpage est une chose simple de part le principe mais difficile dans la pratique.
Quand vous regardez votre dessin, vous vous dites : il y a un bon paquet de découpe ! Et vous avez raison ! Mais prenez votre temps pour cette étape, vous ne le regretterez pas. Même si le cutter-stylo vous accompagne dans la 3ème et dernière partie, c’est appréciable que le travail soit bien fait dans le découpage. Cela épargne les mauvaises surprises comme : « mince, j’ai soulevé une zone que je ne voulais pas soulever » résultat : quand le sable est déjà appliqué sur la couche dur mise à nue entre temps, c’est souvent trop tard.

L’application du sable



Petite photo des futurs acteurs de la partie 3 :

J’ai pris le parti de ne travailler qu’avec du sable naturel, c'est-à-dire qu’il n’est pas colorisé mais ramassé sur différentes plages puis lavé. Au début, quand la collection de sable est peu fournie, les dessins sont moins colorés. Le choix des couleurs se fait donc rapidement, ce qui n'est pas plus mal pour un début ! En pratiquant vous allez forcément réaliser que le choix des couleurs est difficile car presque irréversible une fois que le sable est appliqué. Si vous recherchez une couleur particulière vous pouvez développer vos propres techniques de colorisation, ça doit se faire avec des mélanges de peinture (je ne l'ai jamais fait). Commencez dès maintenant à demander à droite à gauche qu’on vous ramène du sable !
Voilà un exemple de la couche dure mise à nu, c’est assez collant !

 

Pour ne pas gaspiller de sable, mettez une feuille de journal sous votre polyphane et utilisez un entonnoir. Attention, le grand moment de stress ! Les premiers grains de sables sont tombés ! Inutile d’espérer de changer la couleur de fond. Comme je l’ai écrit plus haut, un grain de sable est si vit arrivé…euh non c’était pas ça ! Bref ! Une application de sable est quasi irréversible contrairement à une colo sur ordi ou n’importe quel projet informatique d’ailleurs : il n’y a pas de sauvegarde. C’est aussi ce qui fait le charme de la discipline, chaque opération doit être murement réfléchie… Mais comment appliquer le sable ? Bonne question ! Il faut simplement verser le sable sur la couche collante. Si votre sable est propre, allez-y franco, au pire vous retirerez l’impureté avec la lame de cutter. Sinon utiliser un tamis et le tour sera joué ^^ ! Il y a quelques principes de coloration que je respecte quand je fais mes tableaux de sables :
• commencer préférentiellement par les couleurs foncées. Cela évite de « tacher » le sable clair
• travailler par petite zone en fonction de la géométrie du dessin. Cela permet une concentration maximale, meilleure que si l’on travaille sur l’ensemble du tableau en même temps
• ne pas sous-estimer le temps travail à consacrer à chaque zone

Après quelques heures de boulot…pour l’instant je n’ai fait que du noir. Vous voyez, vous pouvez réellement choisir de la précision que vous apportez à votre tableau de sable. Comme je fais rarement des tableaux de sable, j’essaie de m’investir à fond dans chacun de mes tableaux. Ici j’ai gardé les motifs rayés sur les feuilles du kimono.

Quand je disais qu’on n’utilisait pas le pinceau c’est à moitié vrai. Je l’utilise de 2 façons. Ici ça me sert à retirer les grains de sable qui trainent sans soulever les minis couches jetables. C’est assez pratique avec les pinceaux souples pour l’aquarelle. Ci-dessous une petite photo de près d’une fleur avant d’être colorée.

Et voilà le travail ! La photo est un peu floue mais vous devinez des nuances dans les pétales. Il faut que je vous avoue quelque chose : c’est ma toute première tentative de nuance sur un tableau de sable, car jusqu’à présent chaque zone était unicolore dans mes tableaux de sables (je mettrai certainement des photos de mes autres tableaux dans les galleries).

Comment faire les nuances ? C’est donc une technique récente que j’ai expérimentée. Pour commencer il faut avoir bien en tête ce que l’on veut. Ça dépend aussi très rapidement des possibilités offertes par le sable que l’on possède. Je conseille de faire des nuances sur 3 ou 4 tons pas plus (ça dépend aussi de la zone de travail, car c’est plus difficile de faire un travail à 4 tons sur un petit pétale que sur une main…). Le travail des nuances ressemble un peu à une recette artisanale alors accrochez vous ! Il y a 2 outils (voire 3) à avoir :
• Une petite spatule pour déposer des pincés de sables (ça peut être la lame du cutter)
• Le pinceau (si vous êtes adeptes ; ) )
• Le souffle ! Je vais à nouveau faire un petit schéma (aïe ! je ne connais que paint pour faire des dessins sur ordi XD !)

1ère étape : vous apposez délicatement le sable en limite de la zone à colorer avec ce qui vous sert de spatule. Puis vous soufflez sur le sable (petites flèches). Le sable se répartit sur la zone plus ou moins densément en fonction de la proximité avec le tas de départ. 2ème étape : pareil que la première avec un sable d’un autre couleur ! 3ème étape : ce n’en est pas vraiment une, il vous reste à compléter votre zone par un sable de couleur intermédiaire (pas évident à voir sur le dessin étape 4)

Voilà une petite fleur et deux pétales faits avec ma technique ! Normalement, vous avez toutes les clés en mains ! N’hésitez pas à me faire part de vos créations et de vos commentaires = ) (mail)

Commentaires de la progression du tableau de sable ENFER & PARADIS

Comme il me reste plein de photos, je vais vous faire un petit diaporama commentée de la progression de mon tableau de sable…

1ère situation ; comme la photo le montre, le bouquet est pas mal avancé. Il y a aussi une tentative de mise en relief du kimono au niveau des manches.

Main droite, main gauche…petit moment de stress : il fallait que je me mette d’accord sur la couleur de la peau. Allait-elle avoir la peau aussi blanche que Rei Ayanami ? (cf : tableau de sable Rei Ayanami quelque part dans une gallerie, au pire mailer moi, je vous envoie une illustration) Faire une couleur de peau en relief ? Au risque de la faire trop bronzée à force de contraste ? N’hésitez pas à faire des tentatives sur un bout de polyphane ! Le kimono est enfin fini ! ça m’aura donné du mal ! (vous voyez cet effet de source de lumière ? Bon, tout n'est pas super maîtrisé...^^' )

La photo est un peu flou…mais on distingue quand même le petit cercle et le disque de polyphane que j’ai tracés. Pourquoi ? Dans la méthode du souffle on ne maîtrise pas complètement le sable. En laissant ces deux zones à l’abri du sable, je m’assure de la virginité de cette zone, pour éviter les mélanges à cet emplacement. Cela va me permettre de mettre du sable plus clair, et faire un effet de lumière (comme le sein à gauche). Pour creuser d’avantage, j’ai aussi mis un petit liseré orange entre les deux seins.

Sur cette photo on distingue assez bien ce que je vous ai décrit : Le rond central est unicolore et la zone intermédiaire sert pour la nuance.

Le corps est presque fini… Ici on va suivre de prêt le petit cordon du poignard…En avant les photos !

On met le noir en premier…

On découpe les futures petites zones de relief (ici elles seront bien lumineuses). On remarque que l’interprétation représente une bonne partie du travail. Tout n’est pas dessiné sur le polyphane.

Le blanc est mis...

On enlève le polyphane restant…et on recouvre le tout de la couleur dominante

Et voilà le travail. Le résultat semble mitigé. On aurait aimé que ce soit d’avantage contrasté…mais ça reste du sable ! J’ai peut être fait des erreurs de choix de couleur, mais il faut retenir que de toute façon, travailler les nuances, c’est long et c’est vraiment plus beau qu’un aplat. Il y a quand même une subtilité dans la consistance du grain qui fait qu’on devine le relief même quand les couleurs restent très proches (je suis mauvais perdant). Conclusion : Les nuances, on a tout à y gagner !

Les yeux…Le plus stressant ! Il n’y a rien de pire qu’un personnage qui louche ! En plus les yeux des mangas peuvent être horriblement compliqués. Heureusement, ceux de…comment c’est son nom déjà ?

Maya ?

Ces yeux ne sont pas des plus tordus…

Si vous suivez bien, il ne reste que les cheveux !

Un bout de mèche en blond…remarquez la zone vierge en frontière avec le sable blanc…

Ici on met du sable clair droite, à gauche, mais au milieu il sera plus foncé. Tout ça pour faire un effet de profondeur !

Le voilà enfin terminé ! Sympa le résultat non ? J'espère que ça vous a donné envie d'essayer et que j'aurai des petits Maya trés bientôt dans ma boîte email ^^

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Studio Caldeira 2009 - enjoy ;)